mercredi 30 mars 2016

Moi, Sonia Dumas, nouvelle habitante de la ZAC Chappement

Je m'appelle Sonia Dumas, j'ai 28 ans. Avec mon mari Redouane, on habitait depuis plusieurs années dans un HLM sur Saige. L'ambiance s'était sensiblement dégradée dans notre tour ces derniers temps, et fin 2018, on a enfin donné suite à notre demande de changement. Ils nous ont proposé de rejoindre, comme d'autres habitants du quartier, la nouvelle résidence "les 180 pachas" dans la ZAC Chappement. Dans un premier temps, l'idée d'habiter du neuf dans un nouveau quartier, ça nous plaisait bien. Mais on a vite déchanté : A Saige, au moins, on était à 5 minutes à pied du tram et à coté de la rocade, ça change tout. Redouane travaille sur l'université et moi au Haillan, et avec une seule voiture maintenant on rame.


On trouve que c'est bizarre d'avoir mis autant de logements sociaux dans cette résidence éloignée, cernée d'embouteillage et mal desservie. Parmi ceux qui vivent aux "180 pachas" et ont un boulot, la plupart n'ont pas de flexibilité horaire, et galèrent pour se rendre au travail. Pour ceux qui cherchent du travail c'est compliqué aussi... Du coup on s'inquiète pour l'avenir du quartier.

Rédouane a une tante qui vient de décéder. C'est triste mais dans ce malheur une chance, il est son seul héritier. Du coup on va pouvoir acheter un logement! On a écarté l'accession à Chappement, car on ne voit pas nos enfants grandir dans cet environnement. On vient de faire une offre pour un petit pavillon à retaper à l'Alouette. Ma famille nous filera un coup de main pour les travaux, et si tout va bien, on va signer ce jeudi le compromis de vente avec monsieur Jardino. D'un coté je suis super contente d'avoir enfin mon petit chez-nous à un endroit agréable et pratique. De l'autre, je ne peux pas m'empêcher de penser à tous ceux qui n'ont pas d'autre choix que de rester aux "180 pachas"...

Ceci est une fiction.  En revanche, le PLU 3.1 en projet prévoit bien une "Servitude de Mixité Sociale" élevée sur le secteur du Pacha : 50% minimum. On peut dès lors s'interroger sur le bien-fondé de concentrer à dessein de l'habitat social en périphérie, à un endroit pauvre en transports, infrastructures et services,  alors que ce sont précisément les populations qui en ont le plus cruellement besoin. 

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